mardi 1 janvier 2008

John Rambo, MON héros

Comme je l'expliquais dans le post précédent et contre toutes attentes, cette année j'ai fait des courses pour Noel. Et c'est dans l'enfer de la Fnac Saint Lazarre gavée de CSP+ stréssés en manque d'idées de cadeaux la veille du jour fatidique que j'ai eu la joie de tomber sur le coffret DVD des 3 épisodes de Rambo. J'ai pensé que ça me ferait sûrement plaisir à moi de le recevoir pour Noel alors je me le suis offert (et en effet j'avais vu juste, parceque je me suis auto-remercié par la suite).

Rambo, c'est toute mon enfance. Ca peut faire un peut peur dit comme ça, mais c'est que, né dans une famille pas mal portée sur la chose militaire, mes parents voyaient d'un très bon oeil que dès mon plus jeune âge je passe mes après-midi à regarder les exploits d'un héros qui massacrait ses ennemis à grands renforts d'explosifs.



Ken pète un cable



Or, quand j'aborde le sujet de Rambo avec des amis, ce dernier appelle toujours les mêmes réponses "Trop con Rambo, truc de débiles, bourrin etc...". Certes, la plupart des personnes qui s'expriment de la sorte sont des femmes. Cela dit je rêve d'un monde ou tous les individus sans différences de sexes reconnaitraient les mérites éminents des épisodes de Rambo, et notament cette façon si incisive de nous interroger sur notre condition d'Hommes (et de Femmes) dans les premières années du 3ème millénaire.

Un monde en somme ou personne n'aurait honte de répondre à l'invitation "Tu nous accompagnes à la restropective Costa Gavras au Mk2 de la Villette?" par un "Désolé j'assite déja à la projection de la version longue de Rambo II (la mission) suivie d'un débat avec Sylvester Stallone, Hulk Hogan et Luc Ferry sur la place de la mort dans nos sociétés contemporaines".

Ensemble, réapprenons à voir au delà des apparences et saluons comme elle se doit cette oeuvre qui n'a pas fini de constituer une des plus belles mises en abîme de l'Humanité moderne.

D'ailleurs Rambo est il moderne? Très peu en apparence: Il n'est pas très enclin au dialogue, plutôt macho dans l'apparence, il est plutôt favorable au lobby pro-arme et sans doutes à la peine de mort. Et pourtant...Rambo est on ne peut plus roots, à 200% dans le trip bio-écolo (grand fan de sorties en forêt) et médecines naturelles (il n'y a qu'à voir comment il se soigne lui-même). Avec son bandeau en tissu sur le front, on le croiserait dans la fosse au concert de Manu Chao qu'on ne s'en émeuvrait pas. Et puis il faut voir le soin qu'il apporte à son corps; cette allure de VIP du gymnase-club chère aux métrosexuels feraient presque oublier sa brutalité tant décriée (pourtant par ailleurs tellement tendance en banlieue la nuit de la Saint Sylvester euh...Sylvestre).

Fan-club Suédois de Rambo


Au fond, Rambo n'est il pas un avatar du mouvement punk? Certes, sa coiffure dénonce son goût prononcé pour le heavy métal beauf des 80's façon Europe, mais toute la critique sous-jacente de la société moderne et de la place qui y est faite à l'individu présente dans l'ensemble de la trilogie placent naturellement Rambo comme un des héritiers de Sid Vicious. Parcequ'en fait, qu'est ce que c'est que Rambo sinon quelqu'un qui préfère risquer sa vie sous les balles plutôt que de pousser docilement un caddie? Hein?

Rambo n'annonce t-il pas l'ère George W Bush et une nouvelle mort de l'idéalisme? C'est une question qui mérite d'être soulevée. Rambo a été "trahi" par son pays qui ne lui donne pas la place qu'il mérite à son retour de la guerre, mais aussi par le fonctionnaire des services secrets dans le second volet de Rambo. Et dans Rambo III, celui-ci refuse d'intervenir dans un conflit pour des motifs idéologiques; ce qui le décidera à rempiler c'est uniquement le fait que son chef et ami le colonel Trautman a été fait prisonnier. Dans notre monde postmoderne, Rambo laché par les puissants ne se bat plus que pour lui et les autres, les idéaux, eux, sont morts depuis longtemps. Comment ne pas y voir une allusion prémonitoire au récent conflit Irakien ou les GI's engagés sous des motifs bidons et livrés à eux-mêmes ne se battent plus que pour leurs frères d'armes? Ah ben oui, forcément, tout s'éclaire...

Alors je dis "Assez!". Le cinéma d'auteur est peut être ailleurs que là ou l'attend. "Taxi Driver" et "Rambo", même combat! Puisqu'il s'agit à chaque fois de l'histoire d'un ancien combattant du Vietnâm qui n'arrive pas à se réinsérer, je me demande bien pourquoi il est de si bon ton de se pâmer devant les exploits du premier, Travis Bickle alias Robert de Niro qui, comme seuls faits d'armes dans le film Taxi Driver, conduit un taxi, drague une pute mineure et sait tout juste manier un pisolet automatique. Alors que louer les exploits de Rambo qui, dénué des états d'âmes et de la sensiblerie qui perdent l'Homme contemporain, joue sa vie à chaque seconde en tuant les méchants avec toutes sortes d'armes lourdes pour un monde plus juste, vous expose aux pires railleries de la part des auto-proclamés Cinéphiles.

Pour finir je ne peux me retenir de faire figurer ici ce teaser du nouveau Rambo, sobrement intitulé John Rambo. "When war is in your blood (...), killing is easy as breathing". "Die for something or live for nothing". Encore de grands enseignements à méditer (sortie en février en France).




2 commentaires:

Anonyme a dit…

Cette photo de europe ne peut pas être véridique...j'ai beau la regarder de près, je ne m'imagine pas un des membres la regarder après le shooting, en disant aux autres "merde, on est bien là dessus, ca assure!!"

Constant a dit…

J'ai eu moi-aussi ce même choc..."A autres époque, autres moeurs" (les proverbes ont bon dos!)