vendredi 28 décembre 2007

Un message bien bordélique

Quelques réfléxions qui me sont venues ces derniers jours, en vacances à Paris. J'ai passé le plus clair de mon temps avec une personne du sexe féminin, que j'ai donc appelé La Fille.


BOULEVARD SAINT MICHEL


"Les marchands de malappris
Qui d'ailleurs ont déjà tout pris
Viennent vendre leurs habits en librairie"

(Alain Souchon, Rive gauche, 1999)



En me promenant boulevard Saint-Michel avec La Fille, je me suis rendu compte que la librairie PUF avait été remplacée par un magasin de la marque de vêtements de prestige Delaveine. Rien que ça. Alors voila, juste par curiosité je voudrais bien avoir une courbe de l'évolution des quotients intellectuels moyens des personnes qui fréquentent ce lieu, depuis l'époque ou c'était une librairie, et pas des moindres, à nos jours.


Delaveine est une marque de vêtements dont raffolent les amateurs de skyblogs. Je n'ai jamais rien compris à ce qui s'était passé avec cette marque, avant elle était vendue dans le métro, maintenant les magasins pullulent, alors que c'est toujours aussi moche (voir plus, parceque maintenant il y a plus de recherche dans le laid). En fait pour moi Delaveine est un véritable défi lancé au sens ésthétique de chacun. Comment des gens peuvent ils s'enthousiasmer à ce point pour des fringues pareilles? Extrait du site Ciao.fr, le site de ceux qui n'ont rien à faire de leur temps et qui du coup font des reviews sur tout ce qui les entourent :


"DELAVEINE c'est donc une marque qui habille des pieds à la tête : chaussures, pantalons/jeans, sous-vêtements, ceintures, t-shirt/polo/gilet/veste, lunettes/casquette…Malheureusement pour ma copine la marque est réservée aux HOMMES ! ;-)
A part les chaussettes et chaussures ça m'arrive d'être entièrement habillé de la marque."


C'est tellement triste que je n'en rajoutterai pas.


Alors voila, devant un contraste tellement violent que je le trouve limite provoquant (PUF/Delaveine), et bien juste par curiosité je voudrais bien avoir une courbe de l'évolution des quotients intellectuels moyens des personnes qui fréquentent ce lieu, depuis l'époque ou c'était une librairie, et pas des moindres, à nos jours. Un petit élément de réponse : voici de quoi mettre une tête sur les parias des mannequins masculins, ceux qui souffrent de se voir bléssés dans leur dignité humaine, les modèles de Delaveine...






"J'aime bien réfléchir au sens de la vie; parfois je lis 20 minutes"


"Souvent, quand je me touche la tempe, les filles croient que je pense"






LES VITRINES DES GRANDS MAGASINS


Crédits : EDF hall of fame



La semaine dernière toujours, je me suis promené du côté des grands magasins toujours avec La Fille. Je ne voulais pas, mais je m'y suis résigné, à me taper ces magasins diaboliques. Comme tout le monde je suis soummis au devoir des cadeaux de Noel, alors j'aurais voulu fuir cette foule hystérique, ou bien expliquer à tout le monde que je n'étais pas là pour les mêmes raisons qu'eux, que je ne faisais que passer, leur mentir en racontant que j'avais déja fait mes cadeaux depuis longtemps, et que je venais acheter des piles pour ma télécommande, mais non...Je me suis incorporé à cette masse humaine et j'ai fait ces putains de courses si peu originales.


En sortant, j'ai pu constater que comme chaque année, la circulation à pied était bloquée sur le boulevard Haussmann, à cause des gens, ididots, qui restent 3 plombes en extase devant les "vitrines de Noel". Allons, bon, c'est tous les ans la même chose ces vitrines, et tous ces propriétaires de poussettes feraient aussi bien de mettre leurs gamins devant des DVD de Dora l'exploratrice ou même de Shakira, voir de Shakira l'exploratrice, je pense que ça leur plaîrait autant et qu'ils prendraient moins de place sur le trottoir. Ah mais non, mais c'est LES vitrines de Noel. Il faut avoir trainé ses chiards devant ces putains de vitrines, pas pour leur faire plaisir non, mais parceque ça fait partie du parcours initiatique des parents d'enfants en bas-age présents à Paris pour Noel.


Bien sûr ça vole très haut le niveau des vitrines, et les parents profitent du prétexte qu'ils sont là pour les enfants pour se vautrer à leur tour dans la bétise enfantine des représentations de nounours. Pourquoi ne pas montrer aux enfants ce que c'est que la vraie vie, en leur projetant des images des marines de 18 ans victimes d'attentats terroristes en Irak hein? Plûtot que de les entretenir dans la croyance qu'il existe des ours en peluche de toutes les couleurs qui sont très gentils et qui vivent heureux cachés quelquepart? Alors moi, en les voyant, j'ai rêvé très fort que je pouvais changer tous les personnages de ces vitrines et les remplacer par des cadavres d'animaux morts se désarticulant sur quelque morceau de Rammstein, là j'aurais ma vengeance et des cris angoissés d'enfants jailliraient de ce qui ressemble en ce moment à la plus grosse débauche de mièvrerie jamais orchestrée.




RAPPEL SUR LE VOCABULAIRE





Comme je l'avais déja évoqué dans mon article sur l'alcool, je travaille avec des gens fins. A ce propos, j'ai récemment appris, je m'adresse là à ceux qui ont lu l'article, que lorsque l'on entend quelqu'un crier "présent" au bruit que fait le bouchon lorsqu'on débouche une bouteille, il faut répondre dans la foulée "Et pour l'amour, partant!". Voila, c'est une petite précision histoire de, au cas ou j'aurais affaire à des puristes.


Donc, j'ai appris pas mal de choses ces temps-ci, par exemple j'ai appris qu' "empêguer une radasse" signifait avoir courtisé une mère de famille d'une quarantaine d'années qui vous a accordé ses faveurs.


Bon et puis j'ai appris quelques autres expressions très fines :


* Pour clôre une conversation tumultueuse:


"Ta mère c'est la moins chère"



*Pour parler d'une fille maquée:



"C'est pas parcequ'il y a un gardien qu'on peut pas marquer de but"



*Pour justifier un écart de conduite:



"Du moment qu'il y a gazon y a match"


Gardez les au frais elles feront un effet remarquable devant la soirée TV "Le plus grand cabaret du monde" pour le réveillon.









LE CASINO D'ENGHIEN OU LE REVE AMERICAIN REVISITé



Intérieur du casino d'Enghien

(en France, certains architectes d'intérieur, exerceraient leur profession sans aucun diplôme)

La semaine dernière toujours, alors que je me trouvai avec La Fille, celle-ci me suggère dans un éclair de lucidité, après avoir squatté tous les cafés que compte la capitale, toujours aux pires places (courant d'air, vitrine etc...), d'aller passer la soirée à Enghien au casino (pas le supermarché, l'établissement de jeu quoi). Mon instinct de méta-beauf ne s'est pas fait prié, et je me voyai, déja ravi à l'idée de garer ma Ford immatriculée en province près des Opel Vectra et autres R19 cabriolets des accros au jeu, sur le parking d'un Casino rutilant.

Alors, petit rappel, le casino d'Enghien c'est le casino le plus proche de Paris, parcequ'un établissement de ce genre ne saurait trouver place dans les murs de la capitale, selon une loi qui date sûrement de l'adolescence du Père Fourras (oui, l'époque ou il s'est laissé pousser les cheveux). Alors dans mon esprit, qui est toujours très productif lorsqu'il s'agit de choses accessoires, je me voyais déja rouler des kilomètres de nuit dans une fôret lugubre avant d'atteindre un casino perdu au mileu de nulle part, et tout ça serait très romanesque. En fait non. Déja, la distance de Paris au casino est de 14km, pas de 100 comme je me l'imaginai. Donc pas de foret bondée de cerfs nous saluant sur le chemin, mais un charmant dédale dans le 9-3 en suivant la "route des kebabs" qui balisent la route à la manière des phares sur les côtes. En tant que petit con du 16ème, ma connaissance de la banlieue Nord s'arrête à la gare Saint-Lazarre, tout juste si je me rappelle comment on va chez Ikéa. Enfin là, après avoir suivi les indications de plusieurs marabouts, nous nous trouvons enfin devant une bâtisse qui ressemble fort à une annexe d'Eurodisney, et un parc qui pourrait être le résultat d'un braquage de grande ampleur chez Jardiland.

(je ne comprends rien à ces changements d'interlignes...)

D'entrée de jeu, je préviens, on me la fait pas à moi, je suis pas venu pour me faire entuber. Ou plutôt si, je sais que je vais me faire entuber mais de toute façon je m'en fous ça sera pas de beaucoup. Alors je viens avec 40 euros en cash point barre. Manque de pot, après avoir vérifié nos identités avec plus d'assiduité qu'un flic américain ne le ferait à des passagers arrivés d'un vol de Kaboul airlines, nous sommes priés de nous acquiter d'un droit d'entrée. 30 euros à deux. M'en fous je peux retirer dans le casino. Déja j'ai perdu et ma résolution ne tient plus. Bon bref, c'est pas grave parceque nous avons droit, du coup, grâce au ticket d'entrée, à deux consos gratuites, comme dans les boîtes de nuit les plus hypes! On décide donc de se poser au bar, après avoir franchi une salle pleine de gens tendus comme des strings qui jouent de l'argent à des jeux de cartes qui m'apparaissent on ne peut plus ésotériques, moi qui sait à peine jouer aux sept familles.
Là, premier constat, le lieu me fait furieusement penser niveau déco au Pacific Princess, le paquebot de "La Croisière S'Amuse", avec des lustres qui vomissent du (faux) cristal à n'en plus finir. Cette sensation est accrue par le fait que les joueurs et joueuses présents ont tous des têtes des années 80. Sans la présence de quelques téléphones portables j'aurais commencé à envisager sérieusement l'hypothèse d'être tombé dans un espace-temps. Ensuite, niveau vulgarité, le spectacle est croustillant ; il y a là des pelletées de blaireaux brushés qui dînent avec des poses sérieuses dans un décor blanc cassé avec en plus une potiche moche sur une estrade qui chante du pseudo jazz d'ambiance (c'est à dire que tout le monde s'en fout). A peine si ce tableau est troublé par l'arrivée inopinée (saluée comme il se doit par les dineurs ébahis) d'un gros gateau qui crachait des étincelles en veux tu en voila (oui ça s'appelle une fontaine à gâteau ce truc), moment ou la potiche a entonné un "happy birthday" mal réchauffé avec des airs pitoyables de Marilyn de ZUP.

Le Fille et moi, au bar, on a présenté un peu honteux nos tickets au barman, lui signifiant notre conso "offerte". Quand j'ai eu la confirmation qu'on pouvait prendre un alcool, je me suis mis à loucher sur les Whiskeys, mais le barman nous a alors expliqué que l'alcool était imposé, et que c'était un punch (à priori un truc dégueu). Mais comme à ce moment, nous n'étions pas à une faute de goût près, nous avons quand même demandé ce breuvage dont nous boirons finalement 3 gorgées chacun avant d'arrêter de faire semblant. Qui plus est, nous avons été servi dans des verres marqués en gros "consommation offerte". Mon Dieu quelle horreur, nous étions décidément les parias du bar, entourés de gens silencieux mais qui n'en pensaient sûrement pas moins. J'ai quand même pris le temps de faire remarquer à La Fille que vraiment, je lui vendais du rêve de princesse en barre.

Ensuite nous sommes allés dépenser frénétiquement l'argent prévu dans les machines à sous. Les machines à sous, c'est un endroit ou les gens sont encore plus moches, du genre qui croupiraient depuis longtemps dans les geôles de la République si la laideur était illégale. On a gagné 25 euros qu'on s'est empressés de reperdre dans un élan frénétique de celui qui croit que quand même parfois ça arrive pas que dans les films la chance etc...

A un moment, alors que nous quittions la Babylone du 9-3, La Fille me suggère de faire attention en redémarrant mon bolide, aux bornes métaliques disposées là par la municipalité pour interdire certaines zones au stationement. Je lui répond avec l'assurance tranquille d'un Charles Bronson en plus sûr de moi encore que je me met ma fièreté dans le fait que je n'ai jamais cartonné mon automobile. 0,25 secondes après la fin de ma phrase, un choc sourd nous signifie que j'ai enfoncé le parre-choc sur une des bornes, ce qui déclenche chez La Fille un fou-rire interminable, auquel je refuse de me joindre, du moins dans premier temps, bléssé dans mon orgueil...

Bilan, selon l'adage bien connu des joueurs de loto-foot, "Malheureux au jeu, heureux en amour". Alors tant mieux.

Oui mais pour "Malheureux en parre-choc?"..."Heureux en déli-choc"? non ça ne veut rien dire...Alors tant pis.





ENCORE UN AVEU

En voiture, j'ai de temps en temps, comme beaucoup, des crises de lyrisme en fonction de ce que crache ma sono. Et dernièrement, en voiture avec La Fille toujours, la reprise d' "Aimer a perdre la raison" par Les Enfoirés m'a mis dans un état second voir troisième, volume à fond sur le périph'...Alors oui j'avoue, je me rend, j'aime cette chanson, même si j'ai cherché à me convaincre du contraire, même si elle est foncièrement gentille et pleine de bons sentiments. Et puis en ce moment j'ai le coeur spécialement attendri alors je m'offre cette parenthèse . Ensuite je retournerai écouter de la musique de méchants. Et puis ce blog est anonyme alors je m'en fous. Au fond je crois que j'aime trop les gens...


3 commentaires:

Anonyme a dit…

"la Babylone du 9-3" ?! Le casino et la ville d'Enghien ne sont pas dans le neuf cube bordel ! Faudra qu'on se fasse un trip initiatique dans le nord est parisien 1 de ces 4... je reviens pour ma part de Puteaux by night, et ben les illuminations de Noël font bougrement mal aux yeux !

ps : sinon l'article est tordant.

Anonyme a dit…

Tu vois ça confirme que je n'y connais rien...Sinon félicitations pour le conseil du poireau, j'ai eu des retours de gens qui te félicitent pour cette idée brillante.

Anonyme a dit…

Juste pour te dire de laisser tomber le poireau ! Les prix sont affolants, 2,90 euros sur l'avenue de Ternes et à peine moins cher porte de pantin. Au secours !