mardi 11 décembre 2007

SNCF ta mère

Voici un article qui, à lui seul, justifie la création de ce blog tant sont grands ma rage envers l’institution incriminée et mon désir de la tailler (tiens je fais des rimes aujourd’hui…).

La SNCF est une de mes plus vieux ennemis. Alors, comme de vieux adversaires, comme Mitterrand et Chirac, comme Churchill et Hitler, on s’estime néanmoins l’un et l’autre et on sait reconnaitre nos mérites respectifs.

Le TGV de Bioman (force jaune)

Du moins moi, dans de grands élans d’humilité je reconnais les siens. Lorsque j’entends parler de la situation financière difficile qui est celle de cette entreprise, je pense tout de suite à une mesure de premier ordre que je devrais suggérer de prendre au PDG de la SCNF et qui consisterait à supprimer immédiatement la cellule spéciale constituée d’ingénieurs (talentueux) dont le seul but est de travailler à me créer les pires enmerdes dès que j’envisage de me déplacer par voie ferroviaire, c'est-à-dire souvent. Vu les résultats probants obtenus par ladite cellule, l’ingéniosité dont elle sait faire preuve et son efficacité en toute saison, j’imagine que ça représente un nombre important de cadres de hauts niveaux et donc une masse salariale conséquente que la SNCF devrait un jour dégager sous un prétexte quelconque pour le bien de ma personne.

Voici un bref aperçu de leurs méfaits récents, leurs plus grands coups d’éclats.

A Paris un dimanche après-midi, ayant –une fois n’est pas coutume- repoussé les limites de mon extraordinaire capacité habituelle d’anticipation, j’arrive en avance à la gare. Mais sans billet puisque, si je l’ai payé chez moi via leur site Internet moche, il me reste à en prendre possession.

"Tu veux être mon ami?"

Et là, devant moi, un spectacle apocalyptique digne des heures les plus noires de l’exode de 1940 ; une foule innombrable s’entasse, l’air apeuré dans le hall de la gare, dans un bordel général comme seul l’administration Française est en mesure de les créer. Les Allemands marchent ils sur Paris ? Les premières sources démentent cette information. Alors qu’est ce que cette concentration de malheureux aux airs de téléspectateurs de Mireille Dumas ? Et là, la SNCF apparait dans tout son vice et son horreur : l’ensemble des automates jaunes, ces machines à écrans tactiles ou l’on perd son temps en faussses manips’ dès que l’on ne touche pas exactement le bon endroit etc..-L’ensemble de ces machines donc, qui travaillent néanmoins 1000 fois mieux qu’un « guichetier », souvent un connard, est en panne! Voila, ça c’est cadeau, juste pour le fun. Je m’incline devant un tel coup de génie et je me résous à prendre ma place dans la longue file des condamnés à attendre 3 plombes, à rater mon train, et au final à devoir adresser la parole à une des grognasses derrière son hygiaphone pour obtenir mon billet.

Il y a peu, j’arrive en retard dans une gare en province, persuadé d’avoir raté mon train. Disons que mon train était à Xh39, et j’arrive dans la gare à Xh46, résolu à prendre le suivant. Je lis sur le tableau d’affichage que mon train a 10 minutes de retard. Génial, je ne l’ai donc pas raté…Je cours alors acheter le Figaro au kiosque –ce qui me prends 30 secondes, quitte à me faire dévisager par la marchande de journaux, comme si en lisant ce journal j’incarnai à moi-seul, du même coup, un mélange de Pinochet et de Jean-Marie Meyssier en plus méchant. Il est donc Xh47 lorsque je me pointe sur le quai ou je vois le train se barrer sous mes yeux. Et oui, le retard était de 5 minutes, pas de 10, bien fait pour ma gueule, il ne fallait pas que je me fie au tableau des départs. Sur le coup j’ai juste trouvé ça mesquin.

Toujours dans une gare de province, j’ai absolument besoin d’un renseignement que seul un humain peut me donner. Tant pis pour les machines jaunes, je vais devoir aller affronter une conasse à l’accueil. Au guichet je tombe sur ce panneau tellement hallucinant que je l’ai photographié. Je dis bravo, rien à rajouter, un panneau qui veut à ce point rien dire c’est très bien joué. Des sommets de j’men foutisme…Comme les machines jaunes ne parlent décidément pas et ne peuvent donc rien pour mon cas et que je dois absolument parler à quelqu’un, j’attends. 15 minutes. Lorsque la guichetière apparait enfin, après avoir fini de fumer ses 5 clopes ou d’avoir appelé ses copines qui elles aussi bossent à la SNCF, je n’ai qu’une envie, c’est de la frapper à mort à coup de sac de voyage. Je prends sur moi, lui sourit dans un effort surnaturel et lui demande : « Alors, tout fonctionne bien ? » Elle me regarde, l’air ahuri. Je lui précise « Oui, j’ai bien lu votre panneau, j’espère que tous les équipements de la gare fonctionnent bien ». Elle se bloque, ne répond pas à ma question et me demande l’objet de ma présence au guichet.

Il y a aussi les contrôleurs, comme celui qui arrive dans mon compartiment et qui, voyant que tout le monde s’affaire à chercher son billet ou sa carte de réduction déclare « C’est bon, c’est bon vous avez tous vos billets hein ? Très bien » et se casse. Mais connard tu sers à quoi ? A traquer les bandits qui ne font pas l’effort que je fais, celui de débourser cette somme toujours en augmentation qui autorise à voyager dans un train de l’Etat non ? C’est vraiment le truc qui me met hors de moi. Ou bien celui qui, la queue de cheval au vent, se ballade avec une cravate magique qui se soulève, un jeu de cartes géant et tout un tas de foulards de couleurs et qui se livre à des tours de magie qui ont l’air de l’absorber bien plus que son métier premier (sous le regard ébahis de quelques voyageurs niais). Non mais ! Est-ce que c’est ça qu’on attend d’un contrôleur ? Je me vois bien balancer des tours de magie à mon travail moi.

Plus fourbe, le fait de me faire prendre un train Italien pour aller à Paris. C’est un train qui fait 90% de son trajet sur le territoire Français, mais ou le wagon restaurant est Italien, bien sûr. Je me dis chouette ce sera un peu moins cher. Que dalle. Et puis bien sûr aussi, la bonne femme derrière le comptoir du wagon restaurant, qui est ritale, ne bite pas un mot de ce que je lui demande, et réciproquement. Bien entendu au bout de 2 minutes tous les voyageurs présents, tous Italiens eux-aussi me dévisagent comme si j’étais le dernier des neuneus et je n’obtiens pas ce que je veux. A la place je me retrouve à devoir choisir entre plusieurs sandwichs tous aussi chelous les uns que les autres. J’en prends un au pif et bien sûr il est dégueulasse, c’est un club sandwich au fromage avec un légume étrange dedans. On dirait une farce et attrape. Super.

Enfin, le coup de l’Inconnue du train, ce truc qu’on voit dans les films, ça n’arrive jamais. Je ne me retrouve jamais à coté de belles femmes dans le train. Ca m’est arrivé une fois, lorsque j’étais étudiant et que je voyageais en 2nde ; maintenant que je voyage en 1ère, je suis toujours avec des vieilles à tête de féministes, des types glauques à tête de célibataire endurcis, des cadres dépressifs qui bossent tout le trajet durant, voir des vieux qui me draguent. On devrait pouvoir voir la tête des gens qui vont nous entourer dans le wagon lorsqu’on réserve un billet, ça éviterait des surprises. J’ai mis longtemps donc, à comprendre que les bombes sont toutes en 2nde, mais pour rien au monde je ne quitterai la 1ère. Ne serait ce que parce qu’on peut y lire le journal du TGV, une sorte de Teknikart du pauvre écrit par des journalistes de seconde zone et dont la ligne éditoriale consiste à encenser tout ce qui se veux cultureux, parisianiste et écolo-idiot. On y célèbre Delanoë, le cinéma d’auteur et tous les trucs tendances qui frisent le zéro d’une façon générale. A commencer par IDTGV, le TGV+ + + ou on peut jouer à la console, profiter d’un espace « IDZen » ( ?), et d’un « IDbar » ( ???). J’aurais préféré que l’argent investi dans ces gadgets de bobos de province soit dépensé pour faire arriver les trains à l’heure. (oui j’aime bien endosser l’habit du rabat-joie).

Et puis pour finir, même si je vais forcément oublier des choses dans les reproches que je fais à la SNCF, il y a une chose que je ne peux pas oublier et que je ne lui pardonne pas -à la SNCF-, c’est de se faire un chantre de ce que Philippe Murray mon maître à penser appellait la « pollution lyrique », cette façon idiote de donner un pseudo aspect poétique à des choses qui n’en ont pas, pour les rendre à priori plus attrayantes, ce qui ne sert à rien. Exemple avec cette annonce pour un changement d’horaires des trains régionaux (encore une photo perso). Pourquoi mettre des portées de musique et figurer des horaires comme des notes. Quel est le sens de tout ça ? Est-ce que le message passe mieux ? Est-ce que c’est juste pour fournir une preuve que SNCF=décalé=pas ringard=bien ?

J'ai pas de chute. Ah si, je pourrais dire que finalement, ce petit côté "fun", ça change du train-train ordinaire. Non finalement j'en ai pas.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis fan de ton blog ! Pour info y'a pas que des vielles moches en première classe,... y'à moi aussi!

Anonyme a dit…

Oh qu'il est rageur le monsieur =)
si t'es pas content maintenant t'as le droit de faire ta propre compagnie de chemin de fer, on verra bien si tu t'y prend mieux =)

Anonyme a dit…

Tu es vraiment une grosse tache. Je suspecte que tu as écrit cet 'article' ( ahem ) pour te faire incendier. Les comparaisons avec 1940 sont aussi hors de propos que choquants si on se met à la place de ceux qui ont vécu cette terrible période ( heureusement, il y a peu de chance que ces personnes lisent ton machin ). Le fait de mentionner Le Figaro, tout ça pour que tu t'en prennes plein la poire et te défende plus tard en disant "ah les gauchos"... tu accumules les clichés. Les insultes gratuites envers les contrôleurs ( "connard" qui ne contrôlent pas ) : si tu avais été contrôlé ou si tu avais eu une altercation tu en aurais parlé dans les deux cas et là encore tu aurais craché ta bile. Comme le disait un autre commentaire, au lieu de jouer les inspecteurs des travaux finis, bouge-toi et fais quelque chose de positif. Ton article n'est pas un acte positif, c'est un truc de frustré aigri.